Mes vers ne seraient-ils que des îlots flottants Pour qu’ils se plient ainsi aux typhons maritimes Quand leurs fonds chaloupés dérivent aux instants De remous épicés d’embruns illégitimes ?
Sur les sens emmêlés par les vents en furie Mes vers ne seraient-ils que des îlots flottants Parcelles ballottées en tournis percutants Qui battent leurs excès quand un pleur s’y marie ?
L’aurore qui se mord atteste leur révolte Balance ses soupirs en rythmes combattants Mes vers ne seraient-ils que des îlots flottants Tels ces cœurs malmenés par l’amour désinvolte ?
Quand l’ancre se relève à la foudre safrane Les mots tanguent si fort, épuisés, palpitants Que la tourmente crie sous la plume océane Mes vers ne seraient-ils que des îlots flottants ?