Porte-moi sur tes mots Comme on porte la vie Comme cet albatros qui fendait l’océan De son rire géant De sa libre envergure Porte-moi sur tes mots comme on porte l’enfant
Effronte mes artères Affronte mes reliefs Porte-moi sur les flancs de ton encre marine Arrime tes aigus A mes trémas qui sonnent Porte-moi aux récifs que tes vers tambourinent
Je les allaiterai À ma sève bohème Au mitan d’une aurore où s’écrie la douleur Du mourir de la terre Quand un seul de nos rêves Reconnaît le poète à son âme qui pleure !