Mistral aurait-il chanté De son souffle provençal La magie des nuits d’été Sans les notes des cigales ? Est-ce à l’encre des Alpilles Que sa plume a puisé l’or Des ruisseaux qui s’éparpillent Pour y rouler ses trésors ?
Regardez comme tout vibre ! Ecoutez danser les mots Sous la langue du félibre Ils scintillent en émaux ! Et ces décors de faïences Ces tuiles nourries au chaud Du soleil qui se fiance A la douceur de la peau ! Ces lits de lavande belle Ces couchants, ces jours de fête ! Mélodies en ribambelle Qui trottinent dans les têtes !
Je reprends l’ancien chemin Celui de la vieille école Ta main nouée à ma main Nos mouchoirs en farandole ! Les frissons des oliviers Au vent frais qui nous éveille Nos cœurs prêts à dévier Dans ce pays de merveilles ! Je l’entends son madrigal ! Il palpite dans mon corps J’ai sa tendresse en fringale Et je la mendie encore !
Je le revois ton mas bleu J’ai mis sa clé en portée Je le fredonne d’un vœu Mistral l’aurait-il chanté ?