Vous dites "Je vous veux !" Mais qu’en est-il derrière Le souffle de vos yeux Qui n’hume que ma chair ? Vous dites "Je prends tout ! " L’hier, le maintenant Mais qu’en est-il de vous De vos heures d’avant ?
Apprenons mon ami à conter nos histoires Avant que de causer à nos corps des déboires Car il faut je le crois redoubler de prudence Sous le poids du désir qui croule d’impudence
Vous dites "Je vous sais !" Je ne vous connais point ! Qu’en est-il d’un regret Qui à l’espoir se joint ? Vous dites "Pour la vie !" N’est-elle pas traîtresse A soulever l’envie De me voir en maîtresse ?
Apprenons mon ami à compter sur les jours Qui nous calculeront à nous sans nul détour Mais il faut je le crois plier l’impertinence Sous l’épreuve initiale à jouer d’abstinence
Vous dites "Je vous aime !" Mais que donc savez-vous De ces rives extrêmes Où les rêves s’échouent ? Je vous dis "Pas encore ! Apprivoisez mon âme !" Et peut-être qu’alors… Je serai votre femme ! "