Quand je ne serai plus qu’un petit tas de cendres Dispersé à tous vents aux vagues de la mer Que quelques gouttes d’eau, dans leurs mouvements tendres Souviendront de ma vie les marées de l’enfer Que d’autres en leur fond brilleront, aurifères Aux années déversées le long des mascarets Amis, surfez sur moi, en mille éclats prospères Pour prier mon courant du haut des minarets
Ma dérive vers vous s’étendra comme lames Imitant les mois d’août au plein cœur des hivers Et la brume au désert, en oubliera les drames Des froideurs de la nuit, des chaleurs à l’envers Puis d’un beffroi brûlant où chanter à revers Les psaumes du couchant voleront indolents Mon esprit éveillé d’un nouvel univers En signera l’ailleurs en tracés insolents
Quand je ne serai plus qu’infime molécule Noyée dans l’infini d’une houle outremer Dansez sur ses roulis, pour gagner le pécule De mon onde apaisée, loin des ris de l’amer