C’est la fête qui vient, regarde les manèges Tournoyer sous le ciel de la belle Provence ! C’est le soleil certain de ses plus beaux arpèges Qui joue de tout son miel, la mélodie des sens
L’écureuil pris au piège époussette sa queue Son panache s’élance à oser badinage C’est que loin est la neige et l’hiver fastidieux Il peut tenter la danse au charme de son âge !
Le pinson facétieux assone son sifflet Lisse son ramage et volète chantonnant Un doux refrain pour deux, des couplets chamarrés Vois dans les branchées son bedon frémissant !
La fauvette apeurée se glisse dans le trou Du vieux chêne croulant sous le poids des saisons Attend-elle l’été pour qu’un jour à son cou S’emplume un beau galant promettant nidaison ?
Regarde le hibou, excité à cette heure A-t-il perdu raison pour faire les yeux gros Au paon qui fait la roue, en ululant rageur Du seuil de sa maison, qu’il l’éveille trop tôt ?
Il se peut un repos dans la forêt distraite Des battements de cœur pulsés par le désir Entends-tu ces duos qui montent à la tête Quand la nature en chœur fredonne l’avenir ?
Elle revit la fête et le gai carrousel Tourne sous les soupirs et les rires joyeux Crois-tu que je m’entête à vouloir être celle Qui pourrait devenir ton sort révérencieux ?
Quand la citronnelle parfumera demain Voudras-tu sur mes yeux déposer un bécot Au goût de l’arc-en-ciel, car le printemps qui vient Augure dans les cieux notre amour en écho
Quand la cigale enfin crissera au soleil Passeras-tu l’anneau à mon doigt qui se tend ? Crois-tu que tout s’éteint quand la lune s’éveille Pour conserver au chaud les serments des amants ?