Voilà que tu t’en vas, et mon cœur se retourne Déjà se cache au fond, au plus loin de mon corps Combien de temps encore L’attente qui va coudre Ses vaisseaux de sang blanc Ses veines à l’espoir ?
Demain, j’entrouvrirai les persiennes lavande Tu seras un peu loin, mais ton soleil verra Que j’ai mis des rideaux A mes paupières blanches Pour tamiser le ciel de ma tristesse en fleur
La pluie est revenue au bord de ma fenêtre Goutte à goutte elle filtre un sanglot qui s’égare Peut-être entendras-tu cette eau qui me pénètre Ou peut-être que pas, à ton pas vers la gare
Je sais où va ta vie, où la route te mène A peine au jour naissant, la rivière la borde Tu marches avec elle Le long des berges pleines De cet or que m’offrit Ton âme en fil d’aurore
Demain tu reviendras, les persiennes lavande S’ouvriront à nouveau, plus grand sur l’horizon J’ôterai les rideaux De mes paupières blanches Pour ranimer le ciel de ma joie en couleur
Je sais où vont nos vies, sans doute qui nous freine A peine tu es là, que la rivière en crue Déborde de son lit Et je coule avec elle Le long de tes mains pleines Qui reviennent chanter Que tu n’aimes que moi !