Je ne veux renier tous ces micros sillons Qui ornent les déliés, les pleins de mon visage S’ils paraissent cruels, infâmes embryons Je ne pourrai jamais les appeler outrages !
Je suis fière d’aimer et d’avoir su aimer Ces heures que la vie a tracées à mes yeux Ces baisers à ma bouche en traits fins sublimés Ces fossettes tissées des bas-fonds jusqu’aux cieux !
Les routes ne sont pas toujours très carrossables Et pourtant nous suivons leurs lignes en plaisir Captifs à leurs détours déroulant inlassables Collines enchantées, montagnes de désir
Les jardins ne sont pas toujours très enfleuris Il arrive l’hiver pour faner quelques roses Mais leur grâce au frimas garde un parfum d’envie De réensemencer cet effet pour la cause !
Le ciel n’est pas toujours teinté d’un bleu serein Et pourtant sa magie de séduire à l’orage En éclairs foudroyants le plus clair des matins Nous emporte au-delà d’un autre paysage !
Que dire de l’attrait d’une vieille masure Dont la pierre rougit sans besoin de tison Quand son âme respire ardente à la froidure Pour abriter la paix sur tous les horizons ?
Les années écoulées ne sont pas toutes lisses Elles roulent parfois aux torrents rocailleux Mais l’empreinte marquée à la peau qui s’hérisse Devient un souvenir durable merveilleux !
Aussi lorsque je vois ton regard dans le mien Ta main réconforter mes joues par les caresses Le temps me disparaît pour s’adoucir au tien Me redonner l’éclat de ma tendre jeunesse
Je suis dans notre nid un petit oisillon A peine éclos du jour, miracle qu’on enfante Car mon cœur a gardé au creux des raidillons L’intemporel bonheur d’être une adolescente !