Cent fois tu as posé tes yeux sur mon regard Pour dénicher l’alarme enceinte de douleur Et patiemment ton feu sut raviver d’égards La fontaine fébrile où fanait sa couleur
Jamais tu n’osas dire au-delà de ma peine Qu’elle était dérisoire ou futile ressource Tu étais toujours là, une clé à mon pêne Pour ouvrir ses raisons, en tarissant sa source
Tes prunelles veillaient aux miennes égarées Elles ont contenu mes affres, mes tourments Cette noirceur perlée de mes peurs effarées Sans un mot, sans parler, en tacite serment
Il suffit d’un seul trait, d’une œillade en présence Sur lesquels naviguer pour sourire à nouveau Que l’émeraude brille emplie de complaisance Il suffit de ta braise, à mon iris dévot
Et si le blues souvent s’empare de mes heures Si j’accoste parfois aux rives des sanglots Tout me rappelle à toi l’émotion que je pleure Toi le marin fidèle aux rumeurs de mes flots