Tombe le temps où, las, de mes billevesées Tu détournes ta voix des nocturnes félines Laissant ma peau brûlée, mes paumes embrasées Tombe le temps fumant nos âmes orphelines
De lin à l’autre lit, le détroit se défait Se griffent mes cheveux, à l’ombre qui s’étire Au plafond qui se plaint, à ce mur qui se plait De retenir en lui le vide qui soupire
Ai-je jamais eu mal, autant qu’à ce jeudi ? L’aube n’avance pas, ne veut pas de ma danse La banqueroute aux draps, l’édredon engourdi Frissonne de ce noir qui m’enserre en sa transe
Aucun mot, aucun cri, le silence sans fin Pourquoi suis-je écroulée sous ces flots continus Comme restes d’espoir, sans remède au venin Qu’empoisonne cet air qui ne respire plus
Je pleurerai sans toi, puisque tu es absent Je tendrai de ce blues la flèche familière A l’arc du souvenir, puisque rien ne consent A calmer mon cœur gros, plus lourd qu’une rivière