Comme un baume enrobant une aurore insipide Voici que vient fleurer la douleur de l’aimer Voici qu’entre en couleurs la palette intrépide Qui ravive l’orgueil du désir inflammé
Mais que sait une envie contre un poignard sordide Sur le ventre, taillant la fièvre du pouvoir Quand le cambre des reins aux moulures candides Décautionne un accueil de peur de décevoir ?
Une morte vivante ainsi suis-je venue Sur le rebord d’un vœu le revers d’un penchant Et la clairière au seuil d’un corps déconvenu Voudrait noyer le feu de l’amour approchant
Mais que sait la veilleuse à ces nuitées livides Sur la porte bayant à l’espérance encrée Quand au deuil d’un soupir haletant dans le vide Elle gémit de faim d’un appétit secret ?
Comme fond la bougie de ses larmes acides Voici que vient couler un insidieux tourment Voici qu’entre en mon cœur la crainte qui décide De l’alarmer plaintif, désert d’apaisement !