Quand dans les soirs brumeux s’en vient crisser le gel Aux sentiers du présent dans ses terres marines Quand fleurent les embruns, les épices, le sel Que l’océan gourmand servait à mes narines Quand mon esprit hanté par la peur du silence Inconscient s’évapore au lin d’un tourbillon Je m’évade plus loin que mène l’indolence Muette sous mes maux, le rêve en pavillon
Toi qui parles plus fort que ne gronde un tonnerre Respecte la raison de ma pluie-clapotis Elle gonfle ses seins pour sustenter ma terre Déversant de ses eaux un lait de confettis Elle semble railler l’ironie de ce monde Telle une vieille femme amusée par le temps Mais ses gouttes sans fins alimentent la ronde Qui tourmente mon cœur, en berne pour longtemps !
Et ma nature pleure ! Et ma nature danse Un orageux ballet ruisselant sous mes vers Toi qui parles plus fort qu’un trouble, qu’une transe Regarde-la porter le poids de mes hivers !