Un jour après un autre, et le même toujours Moi qui pensais le temps complice de mes voeux Le voilà qui sourit, se joue de mes discours Me raille jusqu'au lin des franges de tes yeux
Qui es-tu ? Qui est-il, cet esprit qui résonne ? Je frappe les trois coups du théâtre de l'eau Mais rien ne me répond, et la rivière entonne Sa sinistre oraison dans le lit de ma peau
Encore un mot perdu, une phrase étagère Que je rangerai là, parmi les souvenirs Oh je sais, tu diras, bien sûr que j'exagère Mais esprit es-tu là, même en moindres soupirs ?
Aucun ciment ne tient, le vide s'émascule Sur les parpaings crépis d'un rêve cabossé Et je traîne ma nuit, en boucle majuscule Jusqu'à l'aube emmurée par l'amour désossé