Votre été qui se lève est la mort de mon temps Et mon automne au froid se coupe d’une feuille Celle qui cajolait l’affection qui s’endeuille Des saisons de l’ami en retour d’un printemps ! La chaleur m’élevait autrefois de vos mots Votre présence là caressait ma confiance Votre empresse à venir, comme en de fins complots S’amusait de nos jeux. Mais où est donc leur danse ? Vous disiez « Je suis là et j’y serai encore ! » Et je vous ai cherché un jour de gros charbon Je n’ai vu qu’un désert et la face incolore D’un grand écran muet, signant votre abandon Vous disiez « Je suis là ! » Je n’en attendais rien Simplement un bonjour, seulement ce concert Que nous jouions avant, un peu comme un dessert Dégusté d’un hasard, pour nous vouloir du bien Moi qui ne pensais pas solitude en mon sein Je me devine lors aux échéances vives De mon cœur qui se bat contre un mauvais dessein D’être du vôtre absent, si lointain de vos rives Vous disiez « Je suis là ! » mais l’heure est au constat De vous savoir ici, quand votre œil se débande Je ne demandais rien mais ma gêne est si grande De vous voir m’éviter d’un pas indélicat Oh le temps je sais bien est si faible, fragile ! On le prend pour qui vient embellir notre affaire Et la mienne au chagrin trop dur, indélébile Peut-être débordait le vôtre à l’en défaire ? Il me semblait pourtant que je n’aimais tant rire Oublier près de vous ce qui grève mes jours Même si quelquefois je vous offrais mon pire C’est le mieux qu’avant tout je tentais à rebours Par pudeur je n’osais de vous désordonner Je vous observais là, n’osant plus vous surprendre Puisque des derniers mois où je vins vous sonner Vous n’aviez pas ce temps à vouloir m’y entendre Le guide qui me tient ne pense pas besoin Il trace son chemin aux traverses d’envie L’avez-vous jamais su, vous qui m’êtes si loin A présent que l’amour envahit votre vie ? Vous disiez « Je suis là ! » Et j’y étais pour vous ! Je ne demandais rien en retour qu’un symbole Un rebond affectif pour mon âme en remous Un regard instinctif, un élan bénévole Je vous voyais ici, mais vous étiez ailleurs Votre esprit s’écartait de nos joutes anciennes Oh bien sûr plus que tout, je voulais les meilleurs Des émois pour vous deux, derrière mes persiennes ! Que comprendrez-vous là ? Vous n’êtes pas coupable ! Pas plus que n’est mon cœur innocent, un peu sourd Mais quand monte la nuit au vide qui m’accable Je ne peux empêcher son battement trop lourd Oh l’amour cet amour qui éloigne parfois Cet ami qu’on aimait en tendresse de louve Qui l’esquive de nous et nous laisse aux abois D’une douleur en feu qui insidieuse couve ! Je vous espère heureux, là-bas sur votre dune A vivre du plus haut ce que vous espériez Pardonnez ma noirceur, mais quand peine est la lune Elle n’étend que pleurs à ce que vous riez !