Puisque vivre est voyage, alors je partirai Vers ces lieux inconnus que nul autre que moi N'a vu et ne verra Je tiendrai dans mes mains le premier de mes pas Et mes mains à mes pieds, je roulerai autour D'une terre sans nom, sans fond, juste à mes formes Me grisant des parfums, des alcools, des savanes Des arbres qui s'étirent Des ombres qui s'éclairent De mon regard curieux, de mon corps adultère A leur faire l'amour... Puisque vivre est voyage, alors je partirai J'irai boire les eaux de ces matins sauvages Que nul autre que moi ne prendra dans les mots Qui s'ouvriront plus frais que ces tristes visages Ne sachant pas goûter les épices, les sels Les marées éclatées des aubes océanes Les ponants recueillis dans les fauves ronciers Ou les roses, ou les lys Ou même les glaïeuls Puisque vivre est voyage, alors je partirai Sur les routes offrant les cailloux, les mirages Tout ce qui me dira Qui je suis, qui je suis Avec pour seul bagage l'envie de chaque instant !