Enfin, sur la plaine, la nuit étend sa main Effaçant en un instant les plaies du matin La pluie a cessé, soudain, comme par magie Et le parfum de la terre acariâtre a surgit
Je sens sur mon visage le sel des embruns L’écume brisée sur le sable qui m'apaise enfin Je sens, harassé tout le poids de ce corps Je comprends que tu m'as laissé pour la mort
J'ai tourné mon âme vers les voiles du vent Cherchant à dire ma solitude et le temps J'aurais voulu crier mais n'ait pas su les mots Qui panserais mon âme, arrêterais mes sanglots
J'ai mal comme sous le feu d'un long serpent Autour de ma gorge serrée comme un cran Lève les yeux au ciel, cherche un signe de vie Hurle ma faim aux dieux qui t'ont ôté la vie
J'irais seul à présent la tête bien levée Prendrais ta place puisque tu me l'as laissé Continuerai féroce, le chemin que tu as tracé Que tu saches enfin ce que j'aurais pu t'aimer