Le Temps, pareil aux vagues sur le sable, Ronge et ronge le rivage de ma mémoire, Glisse entre mes doigts, insaisissable, Me laissant couler vers mon seul désespoir.
Je voudrais prendre la mer sous la lune, Combattre les vagues déchainées de Neptune.
Elle est loin la plage que peuplait mon enfance : Atlantide perdu dans l'océan du passé... Que sont devenues ces joies d'insouciance ? Des bouteilles à la mer ; qui saura les trouver ?
Je voudrais naviguer aux quatre vents Jusqu'à croiser la route du Hollandais Volant.
De la mer émergent de sombres rochers, Pierres d'écumes sur lesquelles viennent s'échouer D'égarées flottes d'antiques navires pirates, Titanesques naufrages de ma vie apostate.
Je voudrais tant sur un solitaire voilier Fuir et refuir les hantises de mon passé.
Voilà que le Temps vogue sur le cours de ma vie, Trace son sillon parmi mes souvenirs vagues ; Par Charon ! Je me fais barge tant il drague Le limon de mon être à jamais évanoui.
Mais, le moment attendu, je serai hardi : Ferai un coup de Trafalgar à la Tabarly !