Tout nu, Je dois répéter pour défier mon corps Avec son sang feroce plein de toi. Tout nu comme des mots prononcés En silence, en pause, en trêve. Après l’éclat du matin qui commence le soleil Et l’on travaille illuminé Labourant la terre, Arrosant le ciment, En se disputant avec le tourbillon humain. Tout nu Entre mes jambes, Sépare l’aurore obscure en deux libellules Celles-là de ton soir, Celles-là qui boivent Les ivres. Tout nu, déshabille-moi Livre-moi ton vin Consacre à moi ton desir Verse à boire et embrasse-moi Fais taire mon cri Insoupportable Sous ton poids. Tous les deux nous volerons Nus Par l’air Comme deux enfants Perdus.
L'aube
L’aube est entrée fatiguée, Ses pas enveillis Avec le rappel de tes baisers. Ce feu Qui me fait sentir tes pas Parce que je veux que tu aimes cette rose impure ci. Je suis un pont sur la mer, Prisonnière de tes visages, Tige brisée d’un seul rosier, sauvage, Papillon sans ailes, sur un vent tressailli par une maligne Je suis seule, seule, Je mépris ton jeu présomptueux, Je suis ici pensive, cierge fúnebre, pas tordu, un fossé m’a Avec ton odeur et tes chemins, Mes rêves sont déjà des enciennes pierres, Mais tes miels remplissent mon âme, à contretemps, Tu es l’océan, et moi, je suis tous les fleuves, Viens¡ Oú est ton exil?
Secret
Le temps retarde son langage secret, Tes paupières feignent lire mon parcours.