Quand je vous vois, esseulée à votre table, Nez retroussé, l'oeil fixé au plafond, J'entraperçois un plaisir délectable De boire à deux votre plein carafon.
En mon ego, je fouille au plus profond Pour découvrir une approche acceptable D'arrivée sans heurter le haut-fond, Quand je vous vois, esseulée à votre table.
Oui, mais à voir votre aspect redoutable, J'ai un peu peur d'affronter un typhon. Ouste ! Chassez donc ce port irritable; Nez retroussé, l'oeil fixé au plafond.
À ce beau clair de chandelle qui fond, Je vous écris un petit mot potable, Et prétendant vous voir le lire à fond, J'entraperçois un plaisir délectable.
Vous verrez bien que je suis fréquentable, Malgré mon air un tantinet bouffon. Donc, éprouvons la joie indubitable De boire à deux votre plein carafon.
Il vous suffit d'un geste charitable Pour consoler celui qui se morfond À vous offrir un soir inoubliable Où nous fuirons de l'ennui, le bas-fond, Quand je vous vois !