Je discutais avec une hôtesse de l’air Qui me disait aimer s’envoyer en l’air, Pendant que l’avion prenait l’air : En un mot, tirer un coup, en l’air. Elle se sentait libre comme l’air. Dans ses ébats, elle mit tout en l’air, Dans la panique, elle s’activa tête en l’air, Au fait, déconcertée, elle agit en l’air, Tant pis pour les promesses ou les paroles en l’air. Et surtout, pas question d’avoir le mal de l’air ! Je lui disais que je préfère au grand air, Sans pour cela aller en plein air. Elle me répliquait que je ne manquais pas d’air, Avec tous ces vents et ces courants d’air… Si danger, je me transforme en courant d’air, Pour que, confus, ne pas passer un sale air. Je pourrai faire semblant de sortir prendre l’air, Sans qu’il y ait un malotru venant me pomper l’air ! Mais surtout de quoi enfin aurai-je l’air, Si d’aucuns me surprenaient les fesses en l’air ? Cela aurait été certainement ma fête en plein air. Il ne me resterait plus qu’à m’engager à l’Armée de l‘air. Alors là, finis la biguine ou le bel air, Ou enfant, habitant à Cité Bon Air, Je chantais ou fredonnais l’air Des plus belles mélodies qui étaient dans l’air. Mais j’aurai tort de me mettre en colère, Si je me retrouvais dans une telle galère. Il y aurait de quoi perdre son vocabulaire, Au point de s’arracher ses éléments capillaires. De ce voltige aérien devenu le corollaire De cet anecdote rocambolesque intercalaire, Il s’agissait de se donner un vrai bol d’air Dans un monde un peu trop protocolaire. Par conséquent, je ne mérite aucun salaire.