Inévitablement, je sais que le jour viendra Où tu devras accomplir ta sinistre besogne. Mais ce jour-là, tu trouveras portes closes. Tu auras beau frapper à plusieurs reprises, Je resterai muet comme une tombe. Je ferai régner un silence mortel. Car ne t’ayant pas expressément invité, Comment oses-tu venir troubler mon existence ? Passe ton chemin, va voir ailleurs si j’y suis Car j’ai encore beaucoup à faire en ce bas monde. N’essaie pas de m’amadouer, à jouer au malin, A me raconter des histoires à mourir de rire. Plus d’un a déjà mordu à l’hameçon, Et de ce fait, passer l’arme à gauche. Tu penses me faire patienter en tuant le temps, Mais je n’ai pas encore dit mon dernier mot. Et de là à rendre mon dernier soupir… Ce n’est pas demain la veille, qui vivra verra... Tu décides sur un coup de tête de me condamner à mort, La peine capitale, la peine de mort, la mise à mort. As-tu réfléchi un instant aux conséquences sur ma santé ? Désormais, je risque de mourir de peur et comme j’ai peur de Mourir... Devrai-je me résigner, la mort dans l’âme ? Tu ne me laisses guère le choix, à moins de faire le mort, Ou me laisser m’ennuyer à en mourir, Quel triste sort ! Victime de la mort… Mort accidentelle ou mort naturelle, Mourir de sa belle mort ou dans la Mer Morte, Je me tue à te dire qu’en ce moment, Cela ne m’intéresse aucunement. Je préfère cesser de vivre que de mourir. Mais si jamais je meurs à cause de toi, Je te ferai regretter cela toute ta vie. Toi mon ennemi mortel, ne reste pas sur ma route. Entre nous, il n’y aura pas de point mort. Je ne vais pourtant pas prendre le mors aux dents. Je ferai face à mon destin avec envie. Que ta volonté soit faite. Tu es venue, tu t’es manifestée. Mon souffle s’en va. Je rend l’âme. Je tire ma révérence. Terminus. Une nouvelle vie peut alors commencer. L’espoir fait vivre.
