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André-Frédéric HOYAUX

Cadillac

J’aurais aimé t’emmener plus loin
Là où l’on prend soin
De nous, aux corps sains
Mais maquillé de tendresse
Etais-je encore opportun
De m’imaginer te plaire
De mes adresses aux pores teints

Mon amour
Etait déjà à bout
Attendant
Un monde si beau si chaud si haut
Qu’un mage
Y aurait perdu ses gages

Mais seule la rancune
Est à soutenir pour ceux qui s’amertument
En idées, l’été je me suis défendu
Car seule la rivière
Est à franchir pour ceux qui s’éclusent

J’aurais aimé te conduire si loin
Là où l’on aurait pris soin
Des fous aux corps ceints
Mais fatigué de faiblesses
Etais-ce encore anodin
De m’imaginer te plaire
De mes prouesses en torts fins

Mon amour
En tout petit bouts
Attendait
Un monde si beau si chaud si haut
Qu’un sage
Y aurait pris ombrage

Mais seule la rancune
Est tenace pour ceux qui s’évertuent
A panser les plaies de leur vertu
Car seule la lumière
Est à étreindre pour ceux qui s’en excuse

J’aurais aimé t’amener au loin
Là où l’on aurait été si bien
Partagés des tiens et des miens
Mais devenus sourds aux petits riens
Etais-je encore nécessaire
Pour m’imaginer te plaire
De mes pleurs de corsaire

Mon amour
S’étiolait à genou
A tant plier
Sous ce monde si beau si chaud si haut
Que pris par toi en otage
J’y aurais perdu ma rage

Mais seule la rancune
A l’audace de ceux qui l’imagine
En pensées dans l’été, je me suis perdu