C’est toi Monde spartiate Combattant de l’inabsolu Qui prolonge — Tel un délai sans fin — La souffrance des siècles Sur nos carcasses ployées
C’est toi Homme de sainte croyance Ermite caché au fond de nos âmes Qui s’emploie — Le temps d’une guerre — A oublier les malheurs De tes nombreux fidèles
C’est toi Femme impure Déesse des niaiseries cafardeuses Qui supporte — Poussière corpusculaire — Le poids des années écoulées Par nos successives rancœurs
C’est toi Fils indigne Jésus de ce diable blotti dans nos esprits Qui murmure à tes frères — l’espace d’un instant — Qu’il existerait peut-être un espoir
C’est moi Ecrivain défaitiste Plume de l’au-delà fataliste Qui ose enterrer — anarchiste — Cette révélation du Christ