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André LE MAGOARIEC

Soazig


Alors que chante un coq, où donc, on ne sait pas,
Le village est bien calme et se réveille à peine,
Mais déjà sur la route, allant à petits pas,
Soazig flâne en sabots dans son châle de laine.

Le printemps qui précoce a fleuri les talus,
Lui donne une belle aube et sa brise câline ;
Elle est le sauvageon de récits qu’elle a lus,
Humant la joie au cœur, la sauge et l’aubépine.

La fraîcheur du matin court encor les buissons,
Mais  bientôt de partout ce ne sont que des sons
Qui s’élèvent en chœur au-dessus de la traîne ;

Mésange et roitelet, rouge-gorge et bouvreuil
S’égosillent soudain, tandis qu’un écureuil,
N’ayant que trop jeûné, cherche en vain une graine.


Traîne : chemin creux ombragé