Tous les hommes la disaient belle, René, Louis, Marcel, Jeannet… Ils se pâmaient en parlant d’elle : « Ses yeux, sa voix, son petit nez… » Moi, pauvre étudiant forcené, Dans mes dossiers et mes chemises, « N’écoute pas ces grands benêts » Et tant pis si ça les défrise.
Ils lui chantaient des ritournelles Et lui écrivaient des sonnets : « Je te serai toujours fidèle Si ton amour tu me donnais » A mes études, confiné, Leurs fadaises me galvanisent : « Cessez donc de l’importuner » Et tant pis si ça les défrise.
Ils lui disaient qu’elle était celle Qu’ils souhaitaient un jour mener En robe blanche et en dentelles Pour rester à elle enchaîné. Moi, tapi comme un gros minet : « Se pourrait-il qu’on la séduise ? Ce terrain je dois déminer » Et tant pis si ça les défrise.
Envoi
Amis ne soyez pas peinés : C’est moi qui épousa Denise. Pauvre Marcel, pauvre René, Et tant pis si ça les défrise.