Ecoute bien petit, écoute bien petit, Moi je vois ton regard qui danse sur les vagues, Ne reste pas ; le vent souffle fort à La Hague. Allez, rentre chez toi. Ne reste pas ici.
Ecoute bien petit, écoute bien petit, Le vent passe son temps à conter des histoires De filles à demi nues et de bons coups à boire ; Des histoires qui font rêver les gars d’ici.
Regarde bien petit, tes aînés sont partis. Leurs esprits vagabondent d’étoile en étoile, Sur les chariots du ciel, poussés par leurs grands-voiles, Si ton désir est fort, tu partiras aussi.
Ecoutez bien Mimi, écoutez bien Suzon, Laissez tranquillement vos gars faire leurs bagages. Vous ne leur imposerez pas d’amour en cage Et quoi que vous fassiez, les filles, ils partiront.
Vous femmes dont le fils pour la mer est parti, Séchez vos larmes, allez, il est heureux au large, L’océan est capable de bien pires ravages Lorsqu'il sent que l’on veut être plus fort que lui.
Ecoute bien petit, écoute bien petit, Moi je vois ton regard qui court de lame en lame Et je devine en toi un vague « vague à l’âme » Il écoute le vent. Il est déjà parti.