Ah… si la belle Bérangère Dont le portrait est accroché Juste au-dessus de la bergère, Là, dans notre chambre à coucher Pouvait dire ce qu’en cette alcôve, Depuis son cadre (papier vélin), Sur ce vieux dessus de lit mauve Elle a pu compter de câlins… Ce qu’elle a pu voir et entendre De caresses et de mots doux, De serments, de promesses tendres Et de baisers, là, dans le cou... Il lui faudrait des nuits entières... Mais nous on ne l’entendrait pas... On a bien d’autres choses à faire Que de prêter l’oreille à ça. Elle nous dira ces fredaines Plus tard, lorsque nous serons vieux Et emmitouflés dans nos laines, Cela nous fera rire un peu. Mais je crains que cette pimbêche N’attende enfin le moment où Restée jeune, restée belle et fraîche, Elle se moquera de nous.