Les flammes du soleil déchireront ton voile Et l’astre apparaîtra : il te faudra partir, Juchée sur ton chariot, tiré par les étoiles, Vers ton noir continent sans cesse à rebâtir.
Tu ne regarderas jamais vers ton sillage Que les rayons du jour dévorent peu à peu Et tu n’aborderas jamais d’autre rivage Puisqu’il fuira toujours, toujours devant tes yeux.
Ta vie s’écoulera au milieu des ténèbres Et tu ne connaîtras, hélas du firmament Que les sombres espoirs et que les chants funèbres Qui te pourchasseront inexorablement.
Mais qu’ils sont beaux à voir les levers grandioses, Les couchers somptueux que tu fais accomplir, Tu resteras pour nous, Ô nuit, la virtuose Qui décore le ciel que pour mieux l’engloutir.