Croyez moi sur parole Il faut croquer la vie à pleine dents Avant qu'elle ne vous les brise Par son éternelle bise Que l'on nomme temps
Il mange vos désirs Plus vite qu'il ne dévore votre cran Oui il faut se le dire Qu'à chaque battement de votre âme Il se délecte de vos larmes En vous rappelant le pire « Plus vous vivez, plus vous êtes mourants Plus vous aimez, plus vous êtes las » Il n'en sera que plus gagnant
Mais pensée, il reste des plumes Il reste des peintres, il reste des muses Il reste le temps qu'on a préféré donner aux loups Et que par fainéantise on accuse D'avoir noyé nos rêves dans la brume
Attend pensée, c'est qu'il reste des plumes Il reste des armes, il reste des muses Pour réfléchir et pour pleurer Prendre congés des excuses Pour enterrer les regrets Avant que nous n'en pleurions l'amertume
Restez pensées, restez, pour vous j'ai gardé ma plume J'ai honoré mes muses et porté ma flamme En mémoire de très grands guerriers Pour qu'elle éclaire le futur Qu'elle creusa au creux du soir Se souvenant des plus égarés En ces temps des plus obscurs Elle rappelle qu'aussi longtemps qu'il y aura des artistes, il y aura de l'espoir
Pour combattre et pour avancer Se prémunir des desseins les plus noirs Il faut chercher le courage Dans l'écriture trouver sa lame Dans la douleur trouver l'armure La seule qui permet de tourner des pages Vous rappelant de tous ceux qui sont tombés Et qui ne se relèveront plus Votre corps, votre cœur, votre esprit murmurent Avec une indéfectible foie Surpassant les vices et les coups durs Je veux vivre et ne plus reculer