Quelques rayons épars d’un soleil fatigué Caressent en vain les toits d’un village oublié Sous les tuiles romaines tel un flot irrigué Le sang des braves gens se réchauffe au foyer.
Au dessus il y a les étoiles dans la nuit De nos ignorances et de nos folles espérances. Celles d’Orion formeront une croix à minuit Ecartelant le monde d’un Noël-immanence.
L’univers va renaître, mais dans l’indifférence, Les êtres sont ainsi faits que leur regard s’altère Même devant le divin, et tout devient silence.
Quand le vent devient frais sur la plaine de Badens Quand les vies s’engourdissent, tout s’endort sur la terre Le poète prend sa charge, le veilleur devient prince.