Hier encore Sur les rives basses De l’atlas Ton ombre veillait sur nous Ta voix de sel à nos oreilles Comme une berceuse Brune
Aujourd’hui Tu ne bouge Ni ton échine enserré des hyènes Ni tes lèvres peureuses Ou pousse l’orge Dans la corne de l’Afrique sous un ciel Qui mange la tendresse de ton corps
Ton souffrance et mon identité Ne s’épousent-elles pas Dans l’air vert douceur de soie Ma dormeuse à l’orée des pluies?
Tu te penches sur nous Enceinte d’un rêve à avorter
O désirante On glisse à tes rives écumeuses du lait de ton sein Fais nous boire La fraîcheur de ton âme