Le soir ils se regroupent aux lueurs des lampions Dans cette rue pavée du village de montagne Pour disputer sans bruit en une noire commission Les hostiles présages et les angoisses de bagne
Leurs barbes effilées obscurcissent leur peau Les longues canicules ont alourdi leurs yeux En frappant de leur poing ils se mettent à dos Les femmes et les dieux, les magistrats heureux
Ils brandissent tout haut leurs sinistres fiertés Comme des oriflammes cachés dans le maquis Dont les odeurs sauvages s'écrasent sur l'été
Et ils maudissent alors en de fauves rituels Les acteurs malchanceux, quotidiennes tragédies Et leurs yeux assassins brûlent les fonds de ruelle