Nous avons traversé des heures solitaires, Morts au creux de la foule, et sans destins précis, Et des doutes lointains aux soleils rétrécis Des rivages amers de torrents délétères.
Souviens-toi… Sur l'autel des nuits velléitaires, Les mornes chandeliers ont brûlé leurs récits Et les fleurs ont fané dans l'enclos des soucis Sans jamais savourer ni l'eau, ni les lumières.
Puis sur la foi des mots forgeant la conscience, Parfois d'un désir fou, parfois d'insouciance, Nous avons traversé des océans bleutés
Dont les flots transportaient la sagesse infinie… Et riches nous voici, riches de nos clartés, Riches du dénuement d'une heure indéfinie.