L’attente c’est l’espérance de chaque Matin chaque soir déçu, c’est la Certitude qu’après la tourmente, Viendra l’embellie. N’est venue que la suite cruelle des Jours vides… Lorsque je ne te vois pas, le temps M'accable, et l'heure ; A je ne sais quel poids impossible à Traîner :
Je sens languir mon âme qui cherche à Me quitter ; Et ma tête se penche, et je souffre et Je pleure. Et c'est au long de ces pays azure En ces marais, qui sont impur, que J'amarre, ce soir, mon désir D'aventure, comme un frêle voilier Fragile et violent. Ah vous, mes mains, restez Passionnelles ; Et vous, mes yeux, restez clairs, Fermés, en attendant le tranquille Rebelle, que les siècles auront Subtilement usé. Celui qu'on attendait n'est pas venu, Et alors tu sais enfin que c’était bien Cela ; Tu te redresses, et devant toi se Tient une année écoulée, de peur et Figure ôtées.