Un matin Rien qu’un matin Sur le chemin J’ai aperçu un gamin Assis parterre, La craie à la main.
Qui dessinait les portes de l’enfer, Il me dit, c’est le monde de demain.
J’ai beau essayer redessiner Un jour étincelant Amitié, amour, dévouement Ce matin j’ai vu À travers ses yeux clairs émus Le sahel et son soleil Sans eau ou rien ne s’émerveille.
Les pays en guerre Ou tout s’écroule par terre Le quart monde et sa misère J’ai vu, Ce gamin pieds – nus Et compris alors Que nous avions tord.
Rien qu’un matin Sur mon chemin Soudain j’ai su Ne pensant qu’à nous Nous étions inhumains Et qu’à chaque instant qui passe La vie nous ramène en arrière.
Le bonheur n'est jamais suivi, Une poussière peut en arrêter sa roue Et en changer le cours L'absurde, naît Du conflit entre Le cri humain Et notre silence d’hellequin.
Un matin Ce gamin, M’a fait entendre La voix de la sagesse Découvrir sa richesse D’un monde de tolérance.
Les portes de l’enfer Il me dit, c’est le monde de demain !