Je voudrais être ici et ailleurs Dans un espace de n’importe quelle couleur Franchir des océans d’arcs-en ciel Sur mon bateau or miel.
Traverser des murs Pour guérir mes blessures Parcourir d’écheveaux divins Et me parer d’habits incarnadins.
Des lucioles faisant scintiller de leur lumière Les armées d’étoiles buissonnières Sur d’insondables contrées tourbillonnantes Ouvrant des portes de rubis et perles éclatantes.
Comme le laveur de vie Rêver du soleil, inassouvi Éclater en rires clairs Sur un tapis de vétiver.
Gravir les terrasses du ciel S’enfoncer jusqu’aux Îles immortelles Goûter aux mystères qu’elles affabulent Et fuir ces ergastules.
Respirant les arômes frais du chemin Je conquiers les flammes créoles Des cannas, aux fascinantes azéroles Ébranlant ma tête sur de tels ravins. Du tonnerre à l'orage Au bleu des nuages Jusqu’aux murmures des cascades Des montagnes splendides.
Des gaéliques d’Ossian Aux cansons des Occitans Chevaucher le temps Des moulins à vent.
Un univers aussi léger Que le soupir d’un enfant Dont le culmen sourcilleux Est escaladé de tentaculaires Usnées.
Ou l’assembleur de nuages Effleurant mes rages De ses doigts de rose Ensoleille mon cœur que mes soupirs arrosent
De Sissa à la poésie Aux grains de riz de ma fantaisie Donnant la richesse à mes silences Et du bonheur jusqu’à toute évanescence.
Que l’agian aux livres d’or De mes pages blanches Gardent de sa rondache Mes pensées tel un trésor.
Quand enfin de ce monde rassasié, Je verrais mon cœur s’illuner Par les mystères de ma traversée Et noircir mon encrier.
Alors je voudrais être ici et ailleurs Idée plus qu’agaçante Dans le royaume des croyances Que celui des apparences.