Criblée de haine Elle s’arc-boute Résiste à se coucher, vaincue, Soumise Et, peut-être, un peu aimée
Serrant les dents à les broyer Elle se dresse Bardée d’insolence Contre les condescendances Et l'intolérable mépris
Sacrifiant sa peau à l’armure Elle crachera des anathèmes castrants Et tournera le fer dans les blessures Sa rage est le sang de ses veines Et la vengeance le pain de sa subsistance
Tant est profond le lac de ses chagrins Qu’elle n’en emprunte plus le chemin Et préfère s’éloigner d’elle-même Que de rencontrer les yeux de l’enfant qu’elle a été
Elle n’a ni remord ni rien à négocier Elle passera sa vie à rendre les coups Qui l’ont assassinée
Si mal a son cœur, que lui importe la vie? Sauf pour tout détruire avant son dernier cri Insulte suprême au dieu inconscient Qui laissa l’homme usurper son image, Se servir de sa force pour briser son contraire Et, borgne et boitant, Se proclamer roi et tyran