Hier soir, je marchais vers la ville, songeant, Au milieu des étrons de chiens et des papiers Gras qui s'éparpillaient sur le trottoir glissant, Parmi les détritus débordant jusqu'au pied De poubelles puantes, voitures mal garées, Aux peuples qui vécurent là dans l'ancien temps. Pour eux, pas de dimanche ou de 14 juillet, Pas de Loft, de Starac et de Journal Télé Et donc, par extension, pas de Télérama, Ni de Blogtévé, de zapping, d'audimat. Vivant comme en leur île en bordure de Loire, Un endroit de la France où il est bon de boire Le Gamay, le Chenin ou le Franc Cabernet, Ils étaient les voisins de Ronsard, de Rabelais Dont le grand rire courait jusque dans les allées Des grands châteaux de tuf au bord de la vallée, Ainsi qu'au fond des caves à l'ambiance polaire. Pâtés, rillons, poèmes et chansons, relevés D'une assiettée de poires arrosée de bon vin Et d'un éclat de joie pour l'humour malin Qui les tenait en veille jusqu'au petit matin.