Beau nénuphar, dans l’onde bleue du ciel profond, En une nuit tu fleuris et tu meurs, Cueilli par le matin bouffon; Qui donc, ô belle fleur, Qui donc planta au ciel ton calice d’or profond ?
Barque légère glissant dans l’océan des nuits, Où vogues-tu, mon beau vaisseau fantôme, Sur l’onde où nul soleil ne luit, Gracieux petit atome, Perdue, pauvrette, dans cet aveugle puits…
Quelle fiancée donna au ciel cet anneau, Précieuse bague d’argent, mince et fine ? Peut-être un jour un angelot Glissa sa main mutine Dans son cercle lucide, voulant paraître beau…
Douce lune rêveuse, veillant sur la nuit brune, Barque légère, gracieux vaisseau fantôme, Mystérieuse barque, ô lune Grande fleur sans arôme, Sur qui montes-tu donc la garde, étrange lune ?