J’ai rêvé bien souvent d’un lac mystérieux Où les neiges miraient leurs amples plis froissés. Là, vers un ciel très pur, lavé de blanc et bleu, Un cerisier en fleurs tend sa rose brassée.
Le soir, au son des cloches, lentement s’avance Parmi des reflets d’or et des reflets de sang Sur le lac endormi une barque en cadence, A sa poupe brillant d’un feu phosphorescent.
Les monts au loin de pourpre et de nuit s’auréolent. Ils font flotter sur l’eau des ombres fantastiques Que la brise du soir lisse en caresses molles.
Et l’eau sous l’aviron rejaillit écumeuse Eclaboussant d’argent les coupes magnifiques Des roses nénuphars assoupis près de l’yeuse.