Après les têtes à têtes, les secrets partagés La longue file des heures tendrement égrennée Au terme d'un long voyage que tu croyais sans fin. Tu sentiras en toi la morsure de la vie.
Tu auras mal et peur, sans espoir de retour, Emportée toute entiére dans ce vent de folie Grondant au fond de toi.
Dans une douleur sans fin jusque-là inconnue Tu oublieras ton nom et ce qui fait ta vie.
Au coeur de la tourmente tu croiras voir ta fin Et avec la douleur qui triture tes reins Tu ne feras plus qu'un.
Ballotée par les vagues tu te laiss'ras porter Par ce mal qui enfle et te laisse brisée.
Mais bientot une force, balayant le passé, Grandira dans ton corps. Tu seras force brute, animale et sauvage. Tu seras seule au monde pour affronter la vie. Tu seras la montagne, tu seras le volcan, Tu seras à toi seule la puissance de la vie.
Alors du fond des âges tu retrouveras le cri, Le hurlement final de puissance et de joie, Le cri de la victoire et tu auras gagné.
Enfin sur l'autre rive, échouée et apaisée Avec au fond du coeur une joie démesurée, Tu ser'ras ton trésor violemment arraché Dans les larmes et le sang A la mort aborrhée.
Ce jour-là tu sauras, inscrit dans tout ton corps La force qui est en toi Ce que c'est qu'être femme, Et la vie et la mort, La sagesse du temps et la folie des hommes. Et tu n'auras plus peur.