Déjà le vent s’essouffle sur les feuilles du temps Les rides nous rappellent le passage des ans, Ma mie prenez ma main et traversons le gué De ces jours qui s’écoulent sans l’ombre d’un regret, Reposez-vous très chère ne prenez pas ombrage Si vos gestes s’alanguissent par la force de l’âge, Rappelez-vous la brise de nos jeunes années Caressant la ramure encore échevelée. Vous en souvenez-vous de cette frondaison Frissonnant sous le trouble de notre déraison ? L’automne a étouffé les ramages du printemps Mais la tendresse vibre d’affectueux accents, Croyez en la douceur des soirées à venir Que tressent dans la ramée les jours en devenir, De janvier à décembre les saisons ont ancré Des racines profondes aux doigts entremêlés Et si parfois noyé dans le miroir d’antan J’aime à voir refléter ces souvenirs charmants, Ne croyez surtout pas à quelque nostalgie, Mon bonheur est tissé dans notre arbre de vie.