Bien douce est la saison lorsque l’été s’incline, Que le soleil au loin s’enfonce dans les collines Et que les jours frileux tout encapuchonnés Réchauffent près de l’âtre leurs pieds emmitouflés.
Les arbres ont revêtu leurs écharpes de bure, Rien ne bruit ni ne crie seul frissonne l’azur, Le vieux chêne affligé pleure ses feuilles d’or, Bercée de trémolos, la nuit rêve et s’endort.
Déjà l’horizon ploie sous sa chape de plomb Les nuages ouatés déroulent leur cocon L’automne se façonne un caractère austère Et je me pelotonne au cœur de mes chimères.
Sur les sentes rouillées les feuilles agonisantes Dansent leur dernière valse, leur dernière tourmente, Pâles, les rais du soleil tricotent sans compter Que se hâte le temps, l’été s’en est allé !...