Deux persans aux doux yeux de braise, Dormaient d’un œil en rêvassant, L’un d’eux était lourd et fort aise Devant le plus frêle peu fringant ! Dame souris à petit pas Faisait des pointes tout en sourdine, Pour éviter les deux gros chats, Gardiens dormeurs de la cuisine ! Une belle tranche de gruyère Sur la table bâillait des bulles, La souricette depuis hier Passait sa nuit en somnambule ! Un pas puis deux, puis deux puis trois, Un pas encore et la voilà, Croquant la meule à belles dents, Avant que ne bougent les persans ! Mais réveillés par le tapage, Nos deux compères bondissent en rage, Sur la souris qui plus légère Leur fit faux bond par la gouttière ! Laissant pantois, abasourdis, Nos deux balourds tout ahuris, Déçus de voir s’évaporer Le déjeuner de la journée !
Rapidité et finesse Valent mieux que force et maladresse ! La loi du nombre n’est pas si sûre, C’est ce que prouve Dame Nature !