Voici le temps venu où tremblant sur sa tige, La feuille de l’automne à la robe roussie, Frémit, vieille demoiselle au corset rétréci, Le corps offert au vent, délicieux vertige !
Sa jupe de dentelle flotte dans l’air enchanteur, Elle danse une sarabande dans les bras de l’amant, Dans un battement d’aile elle redouble d’ardeur, Enivrée par ce bal qui ne dure qu’un instant !
Le calme tout à coup, d’une caresse éteint La volupté de sa liberté de captive, Le sol se rapproche et freine son entrain, Elle se laisse bercer, en déesse lascive !
Quelques perles diaphanes la glacent dans le cou, Serrée contre ses sœurs de terrible infortune, La nuit dans le ciel d’encre la saupoudre de lune, Pour argenter le sol d’un linceul plus doux !