On ne vit qu’une fois sachons en profiter Chaque matin qui naît doit être vénéré !... Dans un sentier battu par le rythme du temps, Un garde forestier s’en allait nonchalant, Il ne lui fallait guère pour être bienheureux Qu’une bouffée tirée d’un mégot miséreux. Il côtoyait sans hâte et sans grand sentiment La gente de ces bois au regard caressant. Sa vie, fleuve tranquille, se déroulait sereine, Le vieillard ne connût ni étreinte ni haine. Pourtant ce matin-là au détour du chemin La mort aux doigts glacés vint lui prendre la main. Levant les bras aux cieux le vieil homme implora Tous les dieux de l’olympe de Nyx à Héméra. « De grâce prenez pitié je n’ai rien vu passé Et n’ai connu des ans que leur pas cadencé La vie ne m’a donné ni amour ni argent, J’aimerai vivre encore une heure intensément ! « Dans un ricanement échappé des enfers La mort lui répondit : « Ta demande indiffère. Viens par-delà les monts je règne en souveraine Dépose ta misère et sa trop longue traîne. » C’est ainsi que la mort parfois sans prévenir Abrège la fadeur d’un trop piètre avenir !