Par un matin d’hiver d’un décembre frileux, Roméo, chat sauvage faisait bien triste mine, La pitance était maigre sous le manteau neigeux, Pas le moindre souriceau, pas la moindre vermine ! Bien au chaud dans sa niche, Médor faisait bombance, Croquant à belles dents les restes du rôti, Sous l’œil désireux du félin en souffrance, Rêvant de dévorer de si bel appétit ! La nuit tomba très tôt, avec elle un cortège De bruits, de cliquetis et de grincements flous, Un hurlement lugubre annonça le manège De la cohorte errante d’une famille de loups ! « Peux-tu me libérer Ô chat tendre sauveur » ? « Il n’en est point question, l’heure est trop incertaine », « En échange je te donne mon rôti de bon cœur, » « Non, je sauve ma peau, délivre donc la tienne ! » Des yeux dans la nuit sombre, des oreilles et des crocs Approchaient en silence sur la proie repérée. Le chat pris son élan, détalant à grands sauts, Le chien resta cloué à sa niche, enchaîné !
Mieux vaut la liberté qu’une cage dorée ! Il faut donc il est vrai partager de bon gré, C’est une règle d’or de la civilité !