A l’heure vespérale, quand la nuit et le jour Se fondent pour offrir un nouveau crépuscule Que l’or à l’horizon éclaire les adieux Des dernières feuilles qui perdent leurs atours, Je t’observe sans voix, amoureux préambule, Tu es ma joie de vivre, vertige délicieux ! Mais ta vie sera brève car ta robe velours S’étiolera ce soir à l’été qui bascule Sur ton cœur enfiévré d’amour tumultueux ! Ton ultime beauté me grise, me fascine, Aimable, tendre amie dont la grâce décline ! Plût aux Cieux de guider mon esprit hasardeux, Ma plume se voudrait légère libellule Pour conter à ma feuille la fin de tes beaux jours. Demain à l’aube pâle ton corsage soyeux Pleurera ses pétales au souffle somnambule Pour aller reposer au paradis toujours. Je ne suis pas Arès, Dieu des plus glorieux Mais tu restes Aphrodite, Déesse que j’adule, A toi ma tendre flamme que j’avoue sans détour. Le poète restera ton dernier troubadour…