Il est parfois préférable de sonder le silence, Que nenni n’est besoin de mots en l’occurrence ! Un jour de grand orage où les dieux de l’Olympe Menaçaient de leur feu les habitants du bois, Un renard affamé usa de mille feintes Pour déloger, naïf, un lapin mort d’effroi. Le beau savait manier les termes du langage, Fit tant de roueries que le pauvre animal Prit conseil en ces lieux près d’une pie volage Pour obtenir sans doute un avis magistral. - Crois-tu bel emplumé, les paroles du bellâtre, - Penses-tu le danger écarté pour toujours - Qu’à présent de sortir n’est-il pas trop folâtre - Ou faut-il prudemment attendre la fin du jour ? En idée la commère est piètre conseillère, Le lapin imprudent, du terrier homérique Hors du trou mit la tête, renard le laissa faire, Pour mieux croquer le fruit de son panégyrique ! Il aurait mieux valu s’en référer aux sages, Jugement éclairé vaut mieux que verbiage !