Saules pleureurs d’humeurs moroses Quand vos sanglots longs se noyaient Dans l’agonie de vos névroses De douleur, vos bras se tordaient !... Comment taire cette tristesse Qui lors de vos yeux s’écoulait, Même les doux flots de tendresse N’y sont parvenu je le sais ! Sous votre cape de dentelle Bruissant au plus léger zéphyr J’ai vu vaciller l’étincelle De vos cœurs las, à en mourir. Dites-moi ô seigneurs des rives, Comment les dieux ont su calmer Vos vagues à l’âme à la dérive, Sans nous dévoiler vos secrets. De mon enfance bien lointaine, Je garde à jamais enfouis Vos mélopées, tristes rengaines, Vos chants aux amours incertaines Qui hantent le noir de mes nuits !...